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>>> des champs du signe <<<
On signs... from design hypermedia to an ecology of the screen >>> télécharger la thèse <<< |
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Cette thèse a été préparée et soutenue au département hypermedia de l'Universite Paris8. Elle a été ménée sous la direction de Jean-Pierre Balpe - Paris8. Jury sous la présidence de Jean-Louis Weissberg - Paris13(rapporteur) et avec : Jean-Pierre Balpe, Jean Clément - Paris8, Emmanuel Souchier - ENST (rapporteur).
"Nos langages s’écrivent, se dessinent et se design(ent) : lettres et signes (indiciels, iconiques et symboliques) prennent place dans l’environnement changeant de l’écran, devenu aujourd’hui capable de se changer lui-même.
Le design consiste à donner un champ esthétique en même temps qu’une forme plastique, et ergonomique à une chose. Cette chose peut-être un objet (un signe), un événement (une action), un espace (une interface) ou un jeu d’interaction (comportement). C’est l’art de la configuration des signes pensé dans un usage social. Le design tient un rôle central dans le champ de la création numérique. Il concerne maintenant le son, l’image fixe et animée, le texte, et les conditions même du dévoilement et de la présence des signes, soit l’interactivité. La question du design est celle de la technologie immiscée par effraction dans le champ de l’art. La technologie interroge et bouscule fortement la doxa comme la critique, la pratique artistique comme celle de la monstration.
Nous reformulons l’activité du design avec le qualificatif de néo-design, marquant ainsi l’évolution de celui-ci par rapport aux pratiques pré-numériques. Nous rencontrons le terme de meta-design (LAB-au) et proposons celui de meta-signe, insistant sur le fait que le designer numérique produit aujourd’hui moins des représentations (images) que des systèmes capables de générer, organiser des agencements (interfaces) qui opèrent un environnement intelligent.
Cet environnement est fait de nouveaux types de signes que nous avons génériquement nommés e-mouvants, soulignant la particularité associant l’électronique et le mouvant, pour rendre compte si besoin de ce nouveau champ du sensible. Ce qui a pour effet direct de ne plus pouvoir considérer la technologie seulement dans ses modes opératoires d’outils, mais de la considérer comme une production de l’esprit matérialisée et en actes.
L’écran connecté au computer nous fait donc passer d’un régime de signes lié à la représentation à un régime lié à l’émergence et à l’expérience du monde. Nous passons progressivement à un environnement sémiotique, complexe et fortement interconnecté, autopoïétique. Cette transformation profonde de notre environnement symbolique peut désormais être abordée à travers ce que nous avons nommé une écologie de l’écran.
C’est donc le système dans son entier qui porte et relaie l’opérabilité. Pourquoi ce terme ? Il a l’avantage de trouver son origine dans le mot oeuvre (du latin opera). Opérer, c’est « être au travail, diriger un travail intellectuel » (« Robert électronique » 1992), mais c’est aussi mettre en oeuvre, un travail par la pratique. L’opérateur est bien lié à l’oeuvre, c’est celui qui oeuvre, man-oeuvre, ou oeuvre avec ses mains en vue de réaliser certaines opérations. L’opérabilité en tant que ce qui peut être opéré, c’est-à-dire « accompli (une action), effectué (une transformation), par une suite ordonnée d'actes ou d’opérations » se constitue comme l’espace d’émergence d’un méta langage et dont la programmation est le mode d’écriture et dont l’action génère l’accomplissement.
L’écran est le lieu et l’acteur d’un changement radical du paradigme espace-temps pour le lecteur comme pour l’auteur, au profit d’une triade systémique que nous avons nommée espace-temps-opérabilité dessinant en son centre le concept de praxis hypermédia. Cette dimension émerge dans le double mouvement de l’opérabilité de la machine calculante et de l’engagement du lecteur devenu un scripteur, c’est-à-dire un acteur-acté-actant.
Cette praxis, dans le sens d’une activité qui unit l’action, l’intellection et l’expérience sensible dessine une éco-sémio-systémie, ou plus simplement une écologie des signes de l’écran. Elle inscrit de nouvelles modalités de saisie de nos univers symboliques où l’espace comme lieu et mémoire, le temps (boucle, ritournelle, temps suspendu) et la présence (contrôle, action, engagement) altèrent et revisitent profondément la notion d’espace-temps connue jusqu’ici.
Ce qui a pu s’énoncer comme une praxis hypermédia fait reposer le récit sur de nouvelles bases. L’analyse de quelques oeuvres a permis de proposer l’idée de l’e-narratif (narratif électronique) qui serait cette forme qu’il conviendrait d’appeler encore l’épi-narratif , comme l’épiphénomène électronique du narratif, venant augmenter le narratif tel que nous le connaissions jusqu’ici.
L’ e- narratif serait constitué d’au moins deux composantes :
Avec le pixel pour alphabet, le signe pour vocabulaire, l'algorithmique pour grammaire et l'interactivité pour mode de lecture, nos langages dans l'écran sont fragmentés, mais pourtant présents peut-être comme jamais auparavant. Ils semblent s’inscrire sur une surface sans mémoire, à la manière des ardoises magiques de notre enfance..."
luc dall'armellina 2003 - lucdall[at]free.fr
keywords : interactive narrative arts - digital arts and technologies - digital design- emergence - screen ecology - e-writings - e-narrative (electronic/epi narrative) - interface ergonomy - electronic media - meta design - operability - hypermedia praxis - digital sign semiotics - e-moving (electronic moving) signs - mediation interfaces - space-time regimes - reiteration - representation - suspended time.
abstract : What to think of the indicial, iconic or arbitrary signs that - in a given environment - no longer have a single fixed status but three or more, which vary according to the context ? How to rethink this plurality of status for a single sign, in perceptive, cognitive, semiological terms ? Our knowledge of the dynamic area of life signs (postures, gestures, proxemics), is radicalized by digitalization in the symbolic environment of the screen, and this is true for all fields of human activity.
The computer screen has taken us from a regime of representation to a regime of emergence, from a visuality of the world to an experience of the world. Everything happens as if we had gradually moved from the surface display to a complex, strongly linked, interconnected, autopoietic environment, in short, to a transformation of our symbolic environment which can henceforth be approached through a screen ecology.
A study of the different media, their history and technique, their practices and their relationships, should throw light on digital devices under the triangulated aspects of myth, ritual and epistemics.
A study of a few selected devices should make it possible to develop a proposal for a new paradigm of space-time, become space-time-operability. This third dimension is supplied by the double movement of the machine doing the calculation and the commitment of the reader, become a script writer, an actor - acted upon - acting.
This new paradigm is expressed as a hypermedia praxis and repositions the story on new bases. We propose the idea of the e-narrative (electronic narrative or epi narrative), in which this form would augment and shift narrative as we have previously known it. It is the effectuation of the movement of spectator identification as it was not effected in the cinema, of a Dasein, or of an incarnate existence.
luc dall'armellina 2003 - lucdall[at]free.fr