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>>> du lecteur au scripteur <<<
>>> le mémoire (DEA) <<< |
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Il s'agissait dans ce travail de montrer comment le lecteur devient un scripteur en pratiquant l'Internet et comment les traces volontaires (écritures de formulaires, champs, de messages) ou involontaires et cachées (cookies, fichiers logs) contribuent à faire :
La question du signe à l’écran apparaît alors comme essentielle et celle de sémiosis, de signe en mouvement comme une complexification apportée par le dispositif ordinateur-écran-clavier-souris-interacteur. Vient ensuite une tentative de typologie de la trace - tentative parce qu’incomplète, incomplète parce que difficilement identifiable - elle permet tout de même d’appréhender cette notion appliquée au dispositif hypermédia. La trace donc y est repérée du côté du dispositif mais aussi du côté du lecteur (parcours, chemin de lecture…) et en somme toujours actualisée dans une fonction de mémoire.
Après une analyse des pratiques d'écritures que j’ai scindées en fonctionnelles (MÉL, forums, babillards...) et fictionnelles (écrits collectifs, collaborations, générations) les notions d’auteur, de lecteur, de dispositif y sont interrogées à travers des comparatifs d’usages de médias non numériques : cartes postales et MÉL (pétitions, appels citoyens), télé-convivialité et forums (discussions par thèmes) et d’où il ressort que les technologies de la communications qu’on dit nouvelles le sont surtout par le recours au traitement numérique des données et au rôle surgénérateur qu’autorisent les algorithmes de celui-ci.
L’auteur, figure malmenée par les usages et la structure même de l’Internet se dilue peu à peu dans celle du lecteur pour laisser entrevoir l’utilisateur, le surfeur, ou le " wreader" ou "laucteur " de Michael Joyce. L’Internet vit encore dans l’utopie de ses concepteurs mais les objectifs idéaux "d'intercréativité" (Tim Berners Lee) du web ne sont aujourd'hui que partiellement atteints. Si l’accès à la diffusion en réseau se démocratise elle ne doit pas masquer qu’on ne peut pas aujourd’hui travailler à plusieurs en réseau et par écrit sur le même document.
Comment modéliser un espace de lecture et écriture réellement coopératif s'appuyant sur la gestion des traces, comment y gérer le temps "réel" du travail de groupe sur un même document, comment donner à chacun des participants le sentiment de communauté ? Telles sont les principales questions nées de la conclusion de ce travail appelant un développement en thèse débutant en octobre 98.
Si toute lecture est un déchiffrement, la lecture web sur écran apporte son cortège de complications : fenêtres emboîtées, médias multiples et manipulables, récits fragmentés. Dans cette profusion d’informations, l’internaute pratique une lecture active, c’est un chasseur de traces. Traces qu’il garde d’une lecture, de l’utilisation qu’il en fait comme lecteur, mais également comme auteur à son tour, du texte de sa lecture.
Université Paris8 UFR6 département hypermedia
sous la direction de Jean Clément