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Le point est l’élément graphique minimal de référence, à l’écran comme à l’impression. L’esthétique « pixel » a eu ses beaux jours au début des années 90 dans le courant du net-art (Jodi), des arts numériques (John Maeda) et des jeux vidéos.
Vingt ans plus tôt Roy Lichtenstein avait transcendé le point de l’affiche imprimée dans l’heureux choc culturel entre comics, cubisme et impressionnisme. Il marquait tout simplement le passage d’une ère de l’image à une autre. L’esthétique de l’image fantasmée, produite à la main depuis la subjectivité d’une interprétation (dessin, peinture) s’hybridait avec celle de l’image réalisée, produite grâce à un appareil de vision et de capture (photo, vidéo) puis reproduite à travers un système technique de trame (écran, imprimé).
Dans les images de Lichtenstein, le point ne suffit pas. Le punctum hérité de la trame d’impression machinique a encore besoin du ductus manuel pour tracer les contours des corps, des chevelures et des yeux des héroïnes américaines des sixties. [...]
luc dall'armellina
parution dans la revue Ink magazine n°2 - nov. 2007
merci à Pierre Delmas Bouly et Patrick Lallemand, du studio SuperScript et fondateurs de Ink magazine.
mise en page et en typographie Thomas Huot-Marchand